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LA FLANDRE
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REVUE
DES MONUMENTS D'HISTOIRE ET D'ANTIQUITÉS
PUBLIÉE PAR
UN COMITÉ D'ARCHIVISTES ET DE GENS DE LETTRES
ANNÉE 1874-75
BRUGES Typo-Lithographie mécanique de DAVELUY. M. D. CCC. LXXIV.
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BLANKENBERCGHE |
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BLANKENBERGHE
ET SON PASSÉ HISTORIQUE
UN MOT DE PRÉFACE
Jusqu'ici on ne s'est occupé de Blankenberghe que d'une manière superficielle... et pour cause.
Tous ceux qui étudient l’histoire des communes de notre province de Flandre, savent parfaitement combien la tâche est difficile et combien sont épaisses les ténèbres qui voilent le passé de la jolie ville de bains, aujourd'hui si agréable, si gaie et, à ses heures, si coquette, si brillante, si animée; mais qui, jadis, selon les assertions de Gramaye et de Sanderus, n'était qu'un « oppidulum ‘ », c'est-à-dire tout ce qu'il y a de plus petit, et sans doute aussi de plus infime, de moins prospère, en fait de ville.
On n'a, du reste, qu'à jeter les yeux sur le plan qui accompagne le livre iv de la « Flandria illustrata ? »,
1 Ce mot est fréquemment employé par ces auteurs, mais le sens réel
qu'ils y attachaient n’est pas bien défini. 3 Edition de La Haye. Tome mn, p. 214, grav. 13.
6
pour se convaincre que ces auteurs avaient bien un peu raison de s'exprimer ainsi, vu qu'à l'époque où ils vivaient (au commencement du XVII° siècle) c'est à peine si l’on comptait encore vingt habitations à Blankenberghe. Et quelles habitations ! des masures dans toute l'acception du mot, tristes, pauvres, froides cabanes de pêcheurs, et à côté d'elles une ruine d'église, à laquelle aboutissaient quelques sentiers de terre grasse, pompeusement décorés de noms de rues, de jour à autre secs ou impraticables selon les temps, mais sales toujours. Sans oublier le sable mouvant des dunes que rien ne contenait et qui sen allait tournoyer sur les toits de chaume ou s'engouffrer dans les maisons. Rien de plus réaliste que ces jolis vers d’un de nos poètes flamands * : Wie kent het niet, het plekje grond, Aan Vlaandrens kust gelegen, Alwaar voor dezen niets bestond Dan struik en kronkelwegen, En waar, in ‘’t dorre en stuivend zand, De schaamle hut zich toonde, Die de arme visscher achter ’t strand Met zijn gezin bewoonde ? Dit plekje grond Dat eenzaam stond
En treurig was vergeten, Wordt Blankenberg geheeten.
Ne négligeons pas de dire cependant que trois siècles plus tôt la population de l'endroit ne semble pas avoir été si clair-semée, ni sa situation si précaire. Une pièce que nous allons rappeler en temps et lieu, constate que
3 M. Em. Cosyn.
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7
de 1297 à 1310 les Anglais étaient venus causer aux pêcheurs de harengs de Blankenberghe de grands dom- mages, ils leur avaient tué 400 individus et enlevé pour 4000 livres d'objets, non compris des harengs pour une valeur de 1706 livres, somme assez considérable pour l'époque. — En 1314, alors qu’en certaines localités on faisait éncore le recensement par feux ou familles, Blan- kenberghe comptait 101 feux.
Ces chiffres ne dénotent-ils pas une certaine densité de population et aussi quelque prospérité ?
Plus tard encore, pendant presque tout le XV° siècle, la ville de Blankenberghe jouissait d'une situation exception- nellement favorable; sa décadence ne commença qu'avec le siècle suivant.
Chose curieuse, inexplicable, on peut croire réellement que les chroniqueurs du moyen-âge et les historiographes de tout genre qui les ont suivis, ont volontairement gardé le silence sur ce petit coin, jadis perdu dans les dunes, au milieu du hoyat et des chardons, mais qui nen a pas moins sa place dans notre histoire nationale.
Cest à peine s'ils lui consacrent quelques lignes...
Avec cela, point d'archives locales, ni cartulaires, ni registres aux priviléges, ni « Resolutie boucken » etc.; partant, pas de sources historiques importantes. Quelques liasses de procédure, cinq ou six chartes authentiques, rari nantes, c'est tout. Pardon, il reste heureusement une collection assez grande de comptes de la ville et du bailliage *.
# À Bruxelles, aux Archives générales du royaume. Mais ces comptes ne datent que de 1400.
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Quant aux publications modernes, leurs auteurs se sont occupés bien plus à commenter sur le présent qu'à fouiller dans le passé, ayant avant tout en vue de donner à Blankenberghe la place qui lui revient sur la carte actuelle de l'Europe, comme station balnéaire de premier ordre, appelée à devenir, dans un temps peu éloigné, la rivale d'Ostende et d'autres cités maritimes dont la réputation est devenue universelle. |
C'est donc pièce à pièce ou plutôt fragment par fragment qu'il fallait recueillir des matériaux pour par- venir à former un ensemble de renseignements sérieux, basés sur des faits certains, et surtout exempts de tout verbiage hypothétique. Ce travail, nous l'avons entrepris, et nous venons aujourd'hui livrer à la lumière de la publicité les notes que nous avons arrachées aux pou- dreuses liasses des archives belges et étrangères.
Mais, qu'on le sâche bien, ces pages sont une œuvre sérieuse, et ceux qui croient y trouver une publication frivole, se trompent.
Nous inspirant de la devise de Robert Wace, le trouvère du XII siècle,
Qui mielx set, mielx deit enseigner,
nous venons dire tout simplement, sans beaucoup de fleurs de rhétorique, ce que nous avons trouvé, laissant “à d'autres le soin de faire plus tard une Histoire de Blankenberghe accommodée au goût du jour.
9
I. DISSERTATION SUR L'ORIGINE DU NOM ET LES PREMIERS TEMPS DE BLANKENBERGHE
BLANKENBERGHE !
Qu'est-ce que cela signifie ?
La réponse, direz-vous, est facile à donner. | Il ne faut pour cela ni dictionnaires, mi glossaires polyglottes, ni traités d'étymologie, etc.
En entendant ce mot, les enfants les moins avancés de nos écoles primaires vous répondront :
Blankenberghe? — C'est une montagne qui est blanche.
Sans doute, et c'est simple comme tout, mais cela n'empêche cependant que des auteurs se sont escrimés à propos de ce nom. Il en s'en est même trouvé un qui a prétendu que bergh ne veut point dire montagne, mais bien port; il va jusque à indiquer la place qu'occupait ce port, le lit probable des « arrière-eaux », l'endroit où devait être le chenal, etc.
Risum teneatis !
5 En fait de publications sur Blankenberghe, nous connaissons les quatre suivantes :
a ABBÉ C. CARTON. Notice sur Blankenberge. (Dans les Annales de la Societé d'Emulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre occi- dentale. Âre série, tome 11, page 53.) 1841, 59 pages avec annexes. In-8o.
b. À. BaRDiN. Notes historiques, bains, pêche, renseignements sur Blankenberghe. Bruges, 1870, 120 pages, petit in-12. (Avec une édition antérieure moins compacte, publiée en 1864.)
c. P.-A. LENZ. Notice sur l'origine de la ville de Blankenberghe et sur la destruction de Scarphout. Dans les Nouvelles archives historiques, phi- losophiques et littéraires. Année 1840 (tome 11, p. 100), 5 pages, in-8o.
d. TANGHE. Het verzet der Visschers en zeebaders of de beschryving van Blankenberghe. 50 pages, in-32.
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Cela fait rêver et nous remet en mémoire les commen- taires désopilants de ces deux bonhommes qui montraient à un prince français l'endroit de la Franche-Comté où Jules César livra probablement la bataille d'Alésia f.
Néanmoins, avec le temps, de pareilles erreurs se fixent et à peu près tout le monde y ajoute foi, sans qu'on veuille se donner seulement la peine de vérifier si les faits peuvent être vrais. Pour peu que le narrateur ait quelque notoriété, on le croit sans examen, et, le jour où ses assertions sont attaquécs par un autre, muni, celui-là, d'un argument sans réplique, il y a beaucoup à faire pour détruire les préjugés qu'ils ont fait naître.
Dans un article récemment publié 7, nous nous sommes demandé.si, en bonne logique, Blankenberghe ne devait pas attribuer son nom à la « montaigne à trois monte- lettes » que Corneille Gailliard, roi et héraut d'armes
6 Sous le dernier empire, le duc d’Aumale alla visiter, dans les mon- tagnes du Doubs, le massif d’Alaise, où les Franc-Comtois prétendent que fut livrée la bataille en question.
Le garde forestier et le maître d'école d'un petit village servirent de cicéroni au noble étranger. |
Le maître d'école, qui ne savait pas un mot de latin, récitait de son mieux le texte des Commentaires de César, et le garde commentait les paroles de l'historien romain avec un sérieux indescriptible :
— Voilà où sont les tumulus, disait le garde.
— Voilà où était l'oppidum, réphquait l'instituteur.
— Voilà où devait être la rivière, /lumen, qui devait passer, dans ce temps là, au bas de la forteresse.
— Ah! si seulement Vercingétorix avait eu du canon! observa le magister.
Le garde forestier poussa un profond soupir.
— Ah! oui, fit-il, c'est bien dommage que Napoléon, qui était en Russie en ce moment-là, n'ait pas pu Île rejoindre.
7 La Flandre, tome iv (1872-1873), pages 363-366.
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de l'empereur Charles-Quint, signale comme figure print cipale dans les armoiries de cette ville“. Nous avons émis en même temps l'opinion que cette « montaigne » ne pouvait être autre chose qu'une dune, parceque la science géologique a démontré suffisamment que sur nos côtes actuelles il ne s'est jamais trouvée de montagne proprement dite, baignée par la mer.
Si nous ne sommes pàs parvenu à éclaircir entièrement cette question intéressante, du moins nous ne restons pas seul de notre avis. Il existe une autorité qui partage notre manière de voir et qui l'affirme même de façon à lever tout doute sur le point principal. Dans un document du XII siècle, nous lisons ce qui suit à la date de 1249 *:
8 Le Blason des armes. — L'anchiene noblesse de la très-haulle, très- noble et très-puissante contée de Flandres, page 10 : « Blanqueberghe, de sable, à La fesse d'argent, et au piet de l’escu une montaigne à trois monte- lettes d'argent ».
9 Il provient d'une ancienne maison conventuclle, probablement l’abbaye de Ter Doest.
J1 y avait, au XIc siècle, dans le village de Lisseweghe, une chapelle dédiée à la Vierge et célèbre à cause de l’image miraculeuse qui y était conservée. En 1106, on y érigea un prieuré patroné par l'abbaye de Saint- Quentin en Vermandois.
En 1174, celui-ci devint abbaye de l’ordre de Citeaux affilite à celle des Dunes, à laquelle on la réunit en 1624. Son nom paraît provenir de celui de la chapelle primitive, connue sous le titre de Capella Thosan, ce qui veut dire : Chapelle dédiée à tous les Saints.
Au dépôt de l'Etat, à Bruges, se trouvent des comptes de 1559 à 1573, et de 1609 à 1616, ainsi que d'autres documents divers.
Comme cette notice sera probablement lue par des personnes peu fami- larisées avec la langue latine, nous traduisons les passages essentiels :
« Dans la paroisse d'Uutkerke, (l'abbé ou l’abbaye ?) possède une ferme à laquelle appartient la dîime de la paroisse et, à proximité, près de la dune qui s'appelle blanche, environ 6 mesures (de terre) rapportant 5 liv., 6 sols. »
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L. 4
© In parochia de Uutkercka habet (abbas ow abbatia) curtem unam ad quam spectat decima parochie, et, proxime, juxta terram dunarum quam blancam vocant, circiter vi mens., valentes v lib. vi sol. »
Plus tard, au commencement du XVI° siècle, on trouve dans un journal de recette des Wateringhes « Grooten ende Cleinen Blancker », mot dont on fait « Blanckaert » dans une pièce de procédure de la même époque (1529).
Voilà donc un fait très-clairement établi. Au XII siècle, il y avait, un peu au-delà d'Uytkerke, des dunes ou du moins une dune qui se distinguait des autres et que le gens de la contrée désignaient par les qualificatif blanca, en latin, et blank, en thiois (ancien flamand). Or, selon Ducange ‘° et Kilian ‘*, blanca et blanck n'ont jamais eu d'autre signification que « blanche, blanc ». Roquefort nous donne même blanque; et combien de fois dans les archives rencontre-t-on Blanquebergha, Blanquenberghe ? — Avant le XV° siècle presque toujours ‘.
« Terra dunarum blanca » est donc une dune blanche, blancke dune.
D'autre part, en flamand, le mot bergh‘* na point
40 DucANGE. Glossarium mediæ et infimæ latinitatis.
4 CoRNELIUS KiLtANUS DUFFLÆUS. Etymologicum, etc. Dictionarium. Blanck, blinkende wit. Candidus. Gal. blanche : tal. blanco : Hisp. blanco.
1% Glossaire de la langue romane, 2 vol. avec supplément. Paris 1808.
13 La charte de Louis de Nevers, de 1335, et quelques autres citées plus loin, portent aussi Blanquenberghe.
14 En latin berga. « Germanis et Gallo-Belgis Berg, Mons, undè Mons S. Winnoci ». (Ducange.) — Bergh, Mons. Bergsken, Monticullus, collis. (Kilian.)
Kilian aussi attribue cependant à Bergh la signification de port, mais
nous savons que son Dictionnaire n'est point fait exclusivement au point de vue de la langue flamande, mais bien de l’idiome teutonique.
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cessé de signifier « montagne ». Au moyen-âge, sil fut quelquefois employé dans un sens autre que celui-là, ce n'est point chez nous. Il est facile de constater ce fait, en consultant les œuvres de van Maerlant, Hein van Aken, le « Parthonopeus van Bloys », le « Speghel der wijsheit » de Jan van Praet, etc.
Donc, pour en revenir à ce que nous disions tantôt, si bergh, comme quelques-uns l'ont prétendu ‘#, devait être pris ici pour un port, un blancken bergh ou « port blanc », qu'est-ce que cela pouvait bien être, et quel étymologiste, si hardi qu'il soit, oserait, sans rire, nous expliquer ce bizarre rapprochement de deux vocables nullement faits pour se trouver côte à côte, mais qui, au contraire :
Hurlent d'effroi de se voir accouplés ?
Avant nous, nos lecteurs auront tiré des conclusions de ce qui précède, car ils devront se dire que rien ne ressemble plus à une montagne qu'une dune et aussi que rien ne se met plus facilement à la place du mot dune que le mot bergh; S'ils jettent les yeux sur l’ancien sceau de Blankenberghe, ils se le diront bien plus encore.
L'auteur de l'ouvrage « Alouden Staet van Vlaen- deren ‘ » appelle Blankenberghe Albemontium ! Nous voudrions bien savoir où il est allé chercher ce nom.
15 Le premier qui a parlé de ce port avec « ses arrière-eaux » etc., est M. l’abhé Carton.
16 P. LANssENS. Bruges 1841, p. 225.
« Daer na weder opgebouwd zynde, wierd zy Blankenberghen, in het latyn Albemontium genoemd.…. »
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La fantaisie va un peu loin. Est-ce peut-être parce que Gramaye — celui de nos anciens annalistes qui accom- modait tout au latin — s'en est servi? Encore, il faut avouer que le mot, tout barroque qu'il est, confirme pleinement notre opinion. |
Gramaye, du reste, dit aussi : « Post hanc cladem à candore tumuli arenacei, cui insidet, novem nomen et auspicium accepit ‘.… ». Avant lui, Marchantius écrivait : « Postea à candore tumuli arenarij et littoralis, cui insidet, aliud nomen auspiciumq; comparauit #. »
Ce sont là des assertions bien plus affirmatives encore et dont certains auteurs modernes ont eu tort: de se gausser.
Après tout, il ny a pas que notre Blankenberghe dans le monde : en Allemagne, à l’est de Bonn, il se trouve aussi une localité qui porte ce nom, il y en a une autre à six ou sept licucs au sud de Weimar, et certes, là, on chercherait en vain un port quelconque.
À ce propos, n'oublions pas de dire ici qu'aux XII et XIV® siècles on employait fréquemment le mot port, poort pour désigner une ville; de là poortmeester, poorterije.
« An allen den ghonen die dese lettre zullen zien ende horen lesen, Burghmestres, Scepenen ende ‘t commun van der port van Blankenberghe, salut... »
Aujourd’hui que les études linguistiques ont fait du chemin, il ne viendra à la pensée de personne de tra- duire ce mot flamand poort par l'homonyme français port.
17 « Après ce désastre il reçut un nom nouveau, à cause de la blancheur d'une montagne de sable à laquelle 1] était appuyé. » 18 Flandria commentariorvm lib. nt descripta. Mème sens.
15 Van Maerlant, le père de la poèsie flamande, dit :
Si sloghen v coninge doot
En menighen man stout en groot: Casteele / burghe / poorte / steden Verbernden.…..1*
Ceci posé, avant d'aller plus loin, nous déclarons sans ambages que nous n'avons point la moindre intention de disserter à perte de vue sur la transformation du sol de notre littoral, sur ses révolutions successives et, partant, sur la façon dont le blancken bergh a bien pu se former; ce n’est ni le lieu, ni le moment. Chacun sait qu'on a déjà beaucoup écrit là-dessus, sans que la question en soit devenue plus claire, tant s'en faut. Nous n'avons point davantage envie de faire ici des suppositions sur l'état de ce littoral un siècle avant l'ère chrétienne. « Qui trop embrasse mal étreint », dit le proverbe, et pas n'est besoin de reculer jusqu'à l'invasion des cohortes romaines l'origine d'une cité qui, à cette date, ne pouvait exister.
Ces « reminiscences » seraient ici autant hors de saison et tout aussi ridicules que si nous parlions, à
19 L’'extrait ci-dessus d’un compte est pris aux Archives de la ville de Bruges. Ann. 1330, No 346 de l'Inventaire. Ailleurs, Van Maerlant dit encore :
Hi was dalre ecrste mede Die lant deelde / en veste poort.
Eist man of wyf / in poort of stede / VAN MAERLANT. Rymbybel. Vers 953, 6283, 6380. Les deux premiers
vers sont la traduction de : Terminos terrae posuil; civilales munivit sive murauit.
16
propos de Blankenberghe, de ce comte de Blancqueboure, du Chevalier du Cygne, venant en 936-973, à Nimègue, à la cour plénière du roi Otton I, et qui, à ce quil parait,
ie Voloit une ducoise ® oster
Tout sen droit hyretage, pour lui deshireter.
Autant vaudrait faire passer pour vrai le récit suivant d'une « Petite chronique » d'Harlebeke, publiée il y a quelques années par la Société d'Emulation de Bruges *.
« Urus roy des Belges, voulant avoir tribut de ceux d'Harelbeke et ne pouvant parvenir à son buyt, a fait la guerre aux dits d'Harelbeke, lesquels se sont merveil- leusement bien défendus et ont assemblé une armée de leurs alliés, sçavoir ceux de Cassel, Oudenbourg, Bruge, Blankenberghe et Ostende, de 140" (mille) hommes, dont 40" étoient habitans d'Harelbeke, avec les quels il se sont tenus fermes contre Urus. »
Cela se serait passé l'an 2712, alors que la ville d'Harelbeke « étoit puissant et opulant. »
Blankenberghe en Fan 2772 avant Jésus-Christ !!!
Et puis, que na-t-on pas dit sur le fameux Portus OEpatiaci ou OEpatiaticus, ce refuge que les uns placent à l'embouchure du Rhin, les autres à Boulogne, d'autres à Ostende, quelques-uns même à Oudenbourg ! et, enfin, plusieurs à Blankenberghe *? Des discussions pareilles
20 La duchesse de Bouillon.
31 Qc série, tome 11.
3% D'ANVILLE. Géographie ancienne, etc. T. 11, p. 199. (« Nomencla-
ture alphabétique servant de supplément à ce qui est inséré dans le corps de l'ouvrage. ») ;
17
n'aboutiront jamais à rien, car le seul auteur qui eut pu nous renseigner est Jules César, malheureusement les « Commentaires » du grand capitaine gardent le silence le plus absolu sur ce « Portus » où, d'après ce que l'on prétend, s’abritait toute une flotte romaine destinée à la défense des côtes, situées... entre la Seine et l'Escaut.
Nous espérons que ces explications préliminaires suffiront et que nous pouvons entamer en plein notre travail, mais quil nous soit permis d'abord de dire quelques mots de nos vieux auteurs, les plus autorisés, afin de montrer comment ils ont arrangé — c’est le mot — l'histoire de Blankenberghe. Ce ne sera pas long mais fort instructif.
Meyer, qui y avait été curé ou plutôt qui y avait eu le bénéfice de la cure, tout en restant à Bruges, est le premier qui sest occupé de Blankenberghe; dans ses « Annales » %, il consacre à ce lieu une dizaine de lignes, pas davantage. Après, viennent Marchantius, déjà cité, et Gramaye *.
Ce dernier, pour rédiger ses notes, s'est servi des documents publiés plus tard par Miræus; seulement, le mot Albimontium, qu'il substitue au véritable nom de la ville, est de son invention et, comme nous le disions tantôt, cela n'étonne guère, puisque le bon Gramaye vivait à une époque où -la manie de tout latiniser faisait rage; cest ainsi que de Bergues-Saint-Winoc il fait également
25 Commentarii sive Annales rerum Flandricarum, etc. Antw. MDLXI, pp. 136 et 288 b.
# Antiquilates ullustrissimi comitatus Flandriæ. Lovanii 1708, p. 119.
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18
H'inomontium ! Tous les annalistes, historiens, chroni- queurs, seribes, etc., qui sont venus après Meyer, Marchantius et Gramaye, les ont copiés à peu près litté- ralement, de façon que tous aussi ont émis l'opinion que Blankenberghe doit sa naissance à la destruction d'un village nommé Scarphout, qui aurait disparu dans les flots le 23 novembre 1334.
Nous devons le reconnaître, l'inexactitude de ce dernier fait a été victorieusement prouvée, avant nous, par M. l'abbé Carton, au moyen de plusieurs documents authen- tiques, de beaucoup antérieurs à 1334; mais, jusqu'ici, personne n'est entré dans des détails suffisants pour faire connaître ce que c'était que ce Scarphout, dont on a même nié l'existence *, mais qui a bien réellement eu sa place au soleil, quoi qu'on en dise. Cest ce que nous allons prouver, après la reproduction de deux des documents que Miræus nous a transmis.
A. — « Loys Conte de Flandres, de Nevers et Rethel, seavoir faisons à tous presens à venir, que comme les habitans de nôtre ville de Blanquenberghe Nous aient monstré, que par l'inundation et la forche de l’eauve de la Mer leur Eglise appellée Nôtre Dame de Skerpsouct
#5 « Mais on a calomnié l'orage de 1334, il est loin d’avoir occasionné tout le mal qu'on lui impute et d'abord il n’a pas englouti Scarphout, par une raison extrêmement simple, c'est qu'il n’y a jamais eu de ville nommée Scarphout..….. «
(CARTON. Loc. cit. p. 70.)
« Le résultat de ces recherches a été, pour nous, la conviction qu'il n’y a jamais eu en Flandre de ville appelée Scharphout..….. »
(M. LENZ. Ouvrage cité plus haut.)
19
et li Chimitieres appartenans à ycelle ne puissent plus demorer ou lieu ou elles sont à present, et pour ce nous aient supplié que pour fere leurdite Eglise al oes d'un Chimitière pour ycelle, nous leur voelliemes amortir une pieche de Terre appellée de Ghentele contenant environ wiit lingnes de Terre tenant au lez devers Nord a le terre Riquard le Hoc et au lez devers Zuut a le terre Guillaume fils Guillaume fils Ernoud, et tenant des autres deux pars à deux dycs gisans ou Mestier d'Vutkerke entre les deux dycs dessusdits en notre jurisdiction seulement et pour le tout. Laquelle pieche de terre lesdits habitans acquirent en temps passé pour fire sus icelle l'Eglise et Chimiticre dessus-dites, si qu'ils nous ont dit.
« Nous en l’onneur de Notre Seigneur Jesus-Christ et de la tres glorieuse Virgine Marie et pour la necessité dessus dite et que nous soiemes participans en tous les biens, Messes et oraisons qui en ycelle Eglise seront faites et dites, à l’homble supplication desdits habitans avons de grace especial ladite piece de terre amortie et amortizons, voelans et otroians icelle demorer et estre a toujoursmais dorenavant dediée à Dieu et à sa sainte Eglise et franche et quitte de toutes charges et redevances et exactions queleunques que Nous ou Nos hoirs et Successeurs Contes de Flandres avons et porriemes avoir sus et en ladite pieche de terre.
« Sauf et reservé à Nous à nosdits hoirs et Succes- seurs la garde dudit lieu, la jurisdiction comme à Nous appartient et peut appartenir en tels lieux et semblables, que Nous reservons à ‘notre Noblece.
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« Et parmi ces choses 1l nous plest et ottroions que ladite pieche de Terre benite pour ledit Chimitiere, et que laditte Eglise soit fundée et cdifiée en ycelle, sauve en toutes autres choses notre droit et l’autruy.
« Et pour que ce soit ferme chose et estable nous avons à ces presentes Lettres fait mettre nôtre Seel; qui furent faites et données à Male le XIT jour du mois de Fevrier l'an de grace M.CCC.XXXIV. »
B. — « A tous ceux qui ces presentes Lettres verront et orront, li Bourgmestre et Eschevin et toute la Com- munalité de la Ville de Blanquemberghe salut et cognois- sance de verité.
« Sachent tous, que comme en l'onneur de Notre Seigneur Jesus-Christ et de la très glorieuse Vicrge Marie et pour la necessité, l'nundation et la forche de l'eauve de la Mer, pour lesqueles notre Eglise Paroissiale appellée l'Eglise Notre Dame de Skarphout et li Chimiteres appar- tenans à ycelle ne povoient plus demorer ou lieu où elles sont à present, Nos tres Cher et redoutable Prince et Sire Monsieur Los Conte de Flandres, de Nevers et de Rethel ait amortit de sa grace especial une picche de Terre appellée de Ghentere contenant environ Wiit lingnes de terre pour faire sur ycelle l'Eglise et Chimitere des- susdit : comme il appert par Lettres scellées dou grant Seel de no dit Seigneur sur ce faites.
« Et Nosdict Sire et Prince soi desirant que en laditte quant elle sera dediée, soit en sa ramembranche establie une Messe solempnelle pour lui et pour très Noble Dame Madame Margrite fille de Roy de France Contesse de
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Flandres, de Nevers et de Rethel sa femme, et pour Loys leur fil, tant que il ou li uns d'yaus vivera, de Saint-Esprit et après leur trespas de Requiem chascun an perpetuellement sur ce primerain jour après che que elle sera dediée; et que à laditte Messe dire si que dessus est dit hi Curez qui pour le temps à venir seront soient tenu perpétuellement.
« Nous pour che que ladite pieche de terre est à nostre supplication, pour ladite Eglise et Chimitere dedier, par nostre dict Seigneur amortie; et pour les biens tem- porels lesquels il a fait et fera encore à ladite Eglise si comme nous espoirons, obligons Nous et chascun de nous le corps de la Communauté de laditte Ville et chascun d'ycelle à faire dire ledite Messe solempnelle- ment, ensi dessus est dit, selon le affection de nodit Seigneur et supplions humblement par ces presentes à Reverent Pere en Dieu Monsieur l'Evêque Tournay ou à son Vicaire ou spirituel, afin que ce soit chose acomplie et durable que il comme Souverain de sa Autorité ordi- naire voille ladite Messe telle comme dessus est dit en ladite Eglise instituer, et les Curez qui pour le temps à venir seront Curez d'ycelle Eglise, à laditte Messe dire et celebrer obligier et le Klerke d'ycelle à laus imposée par Lettres à ces presentes annexées.
« En tesmoingnage de ce avons Nous ces présentes Lettres scellées du Scel de notre Ville, lesquelles furent faites et données l'an de grace M.CCC.XXXIV. le XV. jour dou mois de March. »
PAR
La lecture de ces pièces fait croire que Scarphout, n'était autre chose qu'une église, bâtie en avant de la ville de Blankenberghe, et qui fut entraînée par les flots *.
Voici cependant un autre document non moins authen- tique que ceux qui précèdent, où Scarphout est bien clairement traité de paroisse; ce qui laisse supposer, si pas une ville, du moins un aggloméré, une réunion d'habitations, car il y eut rarement des paroisses sans paroissiens.
Cest une ordonnance du Conseil de Flandre du 7 décembre 1634, qui commence ainsi :
« De President ende raedtslieden ’s Coninex van Cas- tillen, van Leon, van Arragon ende Grave van Vlaendren, etc., guordineert in Vlaendren, den j* deurwaerder vande camere vanden rade, hier up versocht, salut : Wy hebben ontfaen de supplicatie van heere ende meester Gheeraert Dardenne, priester tot Brugghe, capellaen vande cap- pelrie van onse licve vrauwe, ghefondeert binnen de prochie kercke van Scharphoudt; inhoudende hoe dat hy, suppliant, hecft recht ende is in goede, deuchdelicke possessie ende saisine vande landen ende goedcren de selve cappelrye toebehoorende; te verpachten ende de jaerliexsche pachten, baeten ende proffÿcten, danof com- mende, t'ontfanghene ende t'employerene, t synder ooirboire ende prouffycte, dat van verscheydene jaeren..…. Se
Une autre pièce de la même date, jointe à celle qui précède et dont elle est la conséquence, porte également les mêmes termes, « prochie van Scharphout ».
36 P.-A. LENZ. Ouvrage précité, p. 615. 37 Archives de l'Etat, à Bruges. Mélanges ecclésiastiques, N° 628.
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Nous savons bien qu'il y a moyen d'épiloguer sur cette date de 4634, d'autant plus que N.-D. de Scarp- hout, au XVI[: siècle, n'était plus (cela est prouvé), qu'une chapellenie, un bénéfice; mais, de siècle en siècle, depuis 1300 et même avant, le sous-entendu se maintient par- faitement, sauf quelques variantes :
1298. — « Item do, lego ad distribuendum paupe- ribus..……. in Scarphoud #. »
1348. — « Ende an die visscers van Scarphut, nu geseit Blanqueberghe, die der toe quamen met hunne DanéPe in LR LR Ra RS er. NS
4362. — « Het capitele van Sinte Donaes versaemde de schoele van Scherphout met de coste en maecte der of eene beneficie, den # dach van Hoymaent 1362 %. »
Or, qu'est-ce qu'une église qui a ses pauvres, son école, une corporation de pêcheurs, etc. 77?
1390. — « Omme dat de Burchmeesters ende sce- penen ende rade van oude prochie Scarphoudt, ofte nu
28 Arch. du Séminaire de Bruges. Cartulaire des Dunes, pièce DLXI.
% Archives de l'Etat, à Bruges. Comptes de Lisseweghe. Liasses.
Un instrument public de la même époque (1350-1360) porte :
« Et quia ego, Johannes Scodits, clericus Morinensis dioccsis, opidanus ville Brugensis, publicus apostolica et imperiali autoritatibus notarius, pre- missis omnibus et smgulis prout suprascribuntur, unacum meis constipu- lantibus et etiam testibus prescriptis, dum sic per prefatos Burgimagist. et scabin. nomine dictæ x scarphout, nunc Blancobergæ, agerentur et fierent, presens fui, eaque sie fieri vidi et audivi, ac in notam sumpsi, ideo hoc presens publicum instrumentum exinde per me confectum et manu mea propria fideliter scriptum signo et nomine meis solitis publicavi, hic etiam me manu propria subscribens, in fidem et testimonium omnium et singulorum premissorum requisitus et rogatus. »
30 Arch. de l'Evéché de Bruges. Document appelé Memorie, cité par le chanoine Tanghe. |
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- Blancqueberghe, verbodt deden an alle visscers uutte te gane ter zee up s kersmesse anderen dach % »
1481... — « Alsdanne * Blanckeberg noch staende was onder Scarphout, ende hadde eene vrye vischerye % ».
4979. — « Rekeninghe ende bewys welcke doet Daniel Martinus, ontfanghere van de kercke van Blanc- queberghe, ghezeit Scherphout; van alsulcke handelinghe ende administratie als hy ghehadt heeft van selfs kercke goedinghen zoo wel van ontfanghe als van uutgheven, van kersmesse neghenentseventich, tot kersmesse tachten- tich 5 ».
Selon Warnkœnig, Blankenberghe parvint à la classe de ville au XIII siècle, mais cet auteur ne nous apprend pas par qui et comment elle y parvint . Voilà un point d'histoire que nous ignorerons probablement toujours, de même que la date de l'octroi des premières armoiries de Blankenberghe; les documents qui pourraient nous renseigner sont perdus, ou du moins complètement in- connus. Contentons-nous done de savoir que les plus anciens titres authentiques cxistant encore, où 1l est ques- tion de Blankenberghe, ne remontent guère plus haut qu'à la fin du XIII: siècle; car nous ne devons citer 1ci que par acquit de conscience l'assertion de Gramaye, qui parle
si Archives de l'Etat susdites. — Lombartzyde. C.
5% Sous-entendu « over oude tyden », anciennement.
33 Notes marginales d’un registre de procédure de la prévôté de Saint- Donatien. Mémes archives. | |
34 Documents concernant Blankenberghe, No 1. Mémes archives.
35 GRAMAYE cite Marguerite de Constantinople. — WARNKŒNIG. Hist. de Flandre, t. u, p. 234.
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d'un Transmarus, évêque de Tournai, érigeant, aux X° siècle, la chapelle de Blankenberghe en église paroissiale.
Nous avons d'abord une annotation d'un compte de l'hôpital Saint-Jean, à Bruges, de 1281, dont nous ferons usage plus loin.
Puis, une charte du 3 avril 1288, relative à la digue dite Evendyk, qui porte : « ende den ouden dyc van Blankenberghe, oostwaert al duere gaende neffens der ze toten wintgate ».
Ensuite, des lettres du 6 mai 1295, par lesquelles Gui, comte de Flandre, confirme plusieurs acquisitions faites par l'abbaye des Dunes *.
L'acte le plus ancien en date, qui vient immédiatement après celui qui précède, est une vente entre particuliers, de l'année 1298.
Voici la copie exacte de cette dernière pièce encore inédite, où l'on trouve le nom des échevins de l'époque.
« Willard, f. Heinrichs, ende Willem Minard, ende Weitin die Bakere, ende Lammin Clais, ende Lambrecht van den Dale, ende Jan, f. Riquards, ende Heinric, f. mins here Jans, ende Pieter, f. Eremonds, scepenen in Blankenberghe; waren te ieghenworden daer Karstiaen Ballin ende Luscie, syn wyf, gaven wettelike gifte Weitine, f. Diederichs van Raswale, van 1j imete lans, lettel meer of min, ligghende in die proichie ende int ambocht van Utkerca, be suuthalf den Duufhuse, ende ‘’t welke lant heet Boudens Vos stickelken; ende dit vorseide lant belovede Carstiaen Balin vorseit, Weitin, f. Dieterichs, te wetten te
36 Archives du séminaire susdites. Cartul. des Dunes, pièce DXCIHT. 4
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waerne, wech ende lant ende vri lant, met xxvij lb. ele imet t'siacrs, ende dese wech van desen ij imeten lans vorseit, Weghen over Carstiane Baline, be hoesten sinen husekine, nordward huut, ende omme dat ons scepenen van Blankenberghe dese dinc cont es, so hebben wie dese lettre ghesceghelt, wthanghende met onsen seghele. Dit was ghedaen ‘s macndaghes in die paeschedaghe, int jaer ons Heren, als men scrivet syn carnatioen. m° cc° xcvi] . »
Les autres documents connus qui suivent le précédent dans l’ordre chronologique et qui sont antérieurs à l'inon- dation de 133% ou qui la suivent de près, doivent ici trouver leur place; car notons que se sont aussi les seules pièces qui puissent servir à l'histoire de Blanken- bcrghe d'avant le XV® siècle.
40 mai 1309.
A Paris, le disième jour de may, l'an de grâce mil trois cens el noef.
Lettres par lesquelles Philippe-le-Bel, roi de France, fait connaitre que; à la requête de Robert de Bethune, comte de Flandre, Jean de Brabant et plusieurs autres seigneurs et chevaliers — parmi lesquels Guillaume de Lisseweghe, « procureur des bourgmestre et échevins de la ville de Blankenberghe », — il a résolu d'accorder -
certaines grâces et faveurs à tous ceux qui se sont con- formés aux articles du traité d'Archies #.
37 Reste le sceau de Pieter, f. Eremounds. — Archives de l'Etat, à Bruges. — Chartes mélangées, No 406.
53 Chartes des comtes de Flandre, à Gand. No 1198 de l'inventaire analvtique. — Imprimé dans Jacrbocken van Veurnambacht (door P. Heimdervex). T. 1, p. 272.
)
. +
Vers 1311.
Non daté.
Plainte des habitants de Blankenberghe, concernant les dommages qu'ils ont eu à supporter de la part des Anglais, avec un exposé succinct des excès commis par ces derniers sur les pêcheurs de harengs, depuis l’année 1297 à 1310, tant dans les ports d'Angleterre que dans
ceux de Flandre *. 926 août 13929.
À Bruges, en l'an de grâce mil trois cens vint et noef, le samedi devant le saint Jehan décolasse.
Lettres par lesquelles Henri de Meetkerke et Rikewart ll Rende, hommes de fief du comte de Flandre, agissant pour et au nom de Guillaume le Hamere, Jean de Mons, Jacques, fils de Mas, Boudin le Haze, Guillaume Core, fils de Pierre, Guillaume li Brune, Stassin, fils de Jean Hamers, Boudin li Put, Jean de Mourkerke, Guillaume Busse, Gérard Scelewart, Henri, fils de Jean, Jean de Maldegem, Willart, fils de Piéron, Lambert, fils de Boudin, Henri Moit et Hane Busse, tous de Blankenberghe, qui ont été déchargés d'être ôtages, promettant d'être bons, loyaux et obéissants sujets dudit comte de Flandre *?.
8 novembre 1330.
Anno a nalivilate ejusdem Domini, millesimo trecente- simo tricesimo, inductione tercia